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face au Covid-19, les jeunes se tournent vers l’astrologie

face au Covid-19, les jeunes se tournent vers l'astrologie

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face au Covid-19, les jeunes se tournent vers l’astrologie

Avec la crise sanitaire, de plus en plus de jeunes Français cherchent refuge dans les astres. Selon un sondage Ifop, ils sont 70 % à croire aux parasciences, en particulier à l’astrologie. Si pour certains cela reste un divertissement, pour d’autres, cela devient une véritable religion.

16 mars 2020. La France entre dans sa première période de confinement pour lutter contre le Covid-19. Théotime Sorgato décide de quitter Paris pour la Bretagne. Dans ses valises, outre une tonne de vêtements, de livres et son ordinateur, il glisse un tarot de Marseille.Le jeune homme de 22 ans, designer et responsable de production de bijoux, s’est pris de passion pour la cartomancie. Chaque journée, confiné, il tire une carte dans son tarot de Marseille et apprend ses symboles et leur signification.Pourtant longtemps considérée comme ringarde voire marginale, l’astrologie attire de plus en plus de jeunes comme Théotime. Selon une enquête réalisée par l’Ifop et publiée en décembre 2020, 70 % des 18-24 ans affirment croire aux parasciences, comme l’astrologie, la lecture des lignes de la main, la cartomancie ou encore la numérologie et la sorcellerie. Un chiffre en hausse constante depuis vingt ans.Cela ne se cantonne pas qu’à la jeunesse : 58 % des Français, tous âges confondus, déclarent croire à au moins une des disciplines. Parmi eux, ils sont 41 % à adhérer à l’astrologie, soit huit points de plus que dans les années 2000. À titre de comparaison, ce chiffre descend à 30 % aux États-Unis.Malgré tout, l’intérêt des Français pour l’astrologie n’est pas nouveau. Lorsqu’il était président, François Mitterrand consultait l’astrologue Élisabeth Tessier, lui demandant son avis sur le traité de Maastricht ou la guerre du Golfe. Avant lui, le général de Gaulle aussi avait l’habitude de chercher conseil auprès d’un astrologue, Maurice Vasset. On raconte même que ce dernier lui aurait déconseillé de tenir un référendum en 1969, tentative pour le président de restaurer son prestige après les manifestations de 1968. De Gaulle avait finalement perdu le référendum et remis peu après sa démission.Un outil psychologiqueAu-delà de la question de la divination, Théotime utilise l’astrologie comme un outil psychologique. « Cela fait vraiment parler notre inconscient », explique-t-il à France 24. « Les jeunes de ma génération cherchent des moyens de se reconnecter à eux-mêmes, et ils sont à l’affût de symboles qui peuvent les aider à comprendre ce qui se passe dans leur tête. On assiste ainsi à un renouveau des sciences occultes. » »Et la pandémie nous a poussés à l’introspection », poursuit-il. « Les gens ont essayé de comprendre qui ils étaient. »Nina Dotti et Ysée Eichhorn, toutes les deux étudiantes en cinéma à Paris, avaient commencé à s’intéresser à l’astrologie bien avant la pandémie. Ainsi, lorsque l’on demande à Ysée si elle a trouvé le confinement difficile, celle-ci répond qu’elle l’a plutôt bien vécu, avant d’expliquer simplement : « Je suis capricorne ! On est casaniers. On aime la solitude. On a des habitudes de petits vieux. »Pendant la pandémie, la jeune femme de 24 ans a dû subir une opération des jambes, suivie d’une longue période de rééducation. Comme de nombreux jeunes, celle qui se décrit comme une timide, introvertie, s’est tournée vers les réseaux sociaux pour chercher, tout de même, un peu de compagnie. « Comme beaucoup, j’ai rejoint TikTok », raconte-t-elle à France 24. « J’ai vu énormément de mèmes sur l’astrologie, mais aussi des blagues et des vidéos. Je me suis rendu compte que beaucoup de monde en parlait », se souvient-elle.

Nina Dotti et sa meilleure amie, Ysée Eichhorn, organisaient des directs sur leur compte Instagram lié à l’astrologie pendant le deuxième confinement. © Teodora Doslov Quand le deuxième confinement a été décrété, Ysée et Nina se sont amusées à organiser chaque lundi, avec leurs amis, des directs sur leur compte Instagram, @lastrotrorigolo, pour discuter de différents sujets liés à l’astrologie. Au programme : comparer comment chacun vit la période en fonction de son signe astrologique, deviner si tel personnage d' »Harry Potter » ou de « Friends » est scorpion, poisson, capricorne…Il faut dire que les deux amies sont le genre de personnes qui ne peuvent s’empêcher de demander à tous ceux qu’elles croisent leur signe astrologique et leur date de naissance. « Dès que j’ai appris celle de mon petit ami, j’ai fait son thème astral », s’amuse Nina. Et de se réjouir : « Il se trouve que le sien et le mien sont totalement opposés, parfaitement complémentaires… C’est génial. » »C’est très utile de savoir deviner le signe des gens », insiste-t-elle encore, assurant que c’est grâce à cela qu’elle a réussi à obtenir un stage dans une agence de casting. »Certaines personnes se moquent de nous quand on leur pose la question », abonde Ysée. « Mais plus on développe le sujet, plus ils finissent par être attirés et s’intéresser. Surtout quand on développe leur thème astral. » »Ils ont besoin de croire en quelque chose »Pour Stefan Mickael, cartomancien et médium en Seine-Saint-Denis, ce regain d’intérêt pour les sciences occultes s’explique par une plus grande ouverture d’esprit de la population. « Il y a trente ans, il était très difficile de se construire une carrière dans la cartomancie », rappelle-t-il. « J’ai commencé en tirant les cartes à mes tantes et à leurs amies. Ce n’était que du bouche-à-oreille. Internet n’existait pas et je n’étais pas prêt à assumer ma pratique. »

Pour, Stefan Mickael, cartomancien et médium en Seine-Saint-Denis, ce regain d’intérêt pour les sciences occultes s’explique par une plus grande ouverture d’esprit de la population. © Charlotte Wilkins, FRANCE 24 De son côté, Madame Morin, cartomancienne dans le XVIIIe arrondissement de Paris, voit dans la résurgence de cette pratique une façon de se rassurer. Comme si l’astrologie était devenue une nouvelle religion. « Avant, les gens allaient à l’église et priaient. Maintenant, ce n’est plus vraiment le cas. Beaucoup de mes clients m’expliquent que je remplace un prêtre », explique-t-elle à France 24. Et de résumer : « Les jeunes ont besoin de croire en quelque chose. » »Notre thème astral est comme une carte d’identité ésotérique », conclut ainsi Ysée. « Je vois l’astrologie comme de la psychologie. Je suis sûre que les deux sont liées. Je veux y croire, j’ai la foi. » Cet article a été adapté de l’article original en anglais signé Charlotte Wilkins et disponible ici.




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